Si vous éprouvez un niveau de stress et d’anxiété accru depuis que le coronavirus a bouleversé nos vies il y a quelques semaines, vous n’êtes pas seul. Selon une étude récente, l’éclosion de COVID-19 en Chine a eu des conséquences psychologiques modérées à sévères sur bon nombre de personnes. C’est tout à fait normal. Or, nous pouvons gérer efficacement cette réaction en prenant quelques mesures concrètes. Et il est important de le faire pour plusieurs raisons.
D’abord, la gestion du stress a un effet considérable sur le système immunitaire. L’Organisation mondiale de la santé a précisé que la stimulation du système immunitaire et les soins préventifs appropriés jouaient un rôle crucial dans la lutte contre le coronavirus. En améliorant notre faculté à nous adapter à la situation, nous favorisons donc notre bien-être global et notre capacité à combattre le virus. Il est par ailleurs probable que la situation perdure pendant des semaines, voire qu’elle empire. Nous devons donc adopter des stratégies pour composer avec le stress avant qu’il ne prenne le dessus. Nous pourrons ainsi être présents pour nos familles, nos amis et nos collègues. Voici six conseils fondés sur la science pour maintenir votre bien-être mental durant la pandémie de COVID-19.
1. Prenez conscience de votre état
Vous devez d’abord reconnaître que vous vivez un niveau de stress et d’anxiété accru. Parmi les nombreuses manifestations du stress, notons la tristesse, la confusion, l’irritabilité, la procrastination, la tension physique, les douleurs corporelles, le manque d’énergie et même les troubles du sommeil. Nous réagissons tous différemment au stress. Il faut donc apprendre à connaître nos réactions, et prendre conscience chaque jour de notre état physique et mental pour reconnaître les signes de stress. Si on saute cette étape et qu’on néglige notre état, on nuit à notre capacité de gérer notre stress.
2. Comprenez cette réaction
C’est facile de balayer nos sentiments du revers de la main alors que nous tentons de rester à flot et de soutenir ceux qui nous entourent. Mais le stress est le moyen de défense de notre organisme. Ses signes précurseurs, comme la colère ou la fatigue, nous indiquent qu’il est temps d’intervenir avant qu’il ne prenne le dessus. Au fil des siècles, le corps humain a appris à se protéger des menaces externes, comme les pandémies, par cette réaction. Il est donc tout à fait normal de ressentir du stress dans le contexte actuel. Habituez-vous à prendre le temps chaque jour de reconnaître cette réaction et de donner un sens à la situation pour éviter de négliger votre stress.
3. Apportez de petits changements qui auront une grande incidence
Si vous êtes à l’écoute des signes précurseurs de stress, vous pourrez apporter de petits changements à votre routine quotidienne qui auront une grande incidence. Ces rituels ou ces gestes varieront d’une personne à l’autre, selon leur réaction au stress. Par exemple, si le stress crée chez vous une réaction physique, comme de la tension ou de la fatigue, vous pouvez vous coucher 30 minutes plus tôt ou prendre un bain pour vous détendre.
4. Évitez les pièges de la pensée communs
Il est important de renoncer au besoin de tout contrôler et de vous concentrer sur ce qui est de votre ressort. Nous pouvons tous poser des gestes concrets pour protéger nos proches et nous-mêmes, comme veiller à notre hygiène et pratiquer la distanciation sociale, mais tant de choses échappent à notre contrôle. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais évitez de vous ronger les sangs. Cela ne vous aidera en rien. Reconnaissez vos inquiétudes, puis laissez-les aller. Prenez conscience des nombreux mythes qui peuvent vous induire en erreur ou vous empêcher de vous concentrer sur ce que vous pouvez contrôler. Évitez de dramatiser ou de monter la situation en épingle. Un autre piège de la pensée consiste à envisager l’avenir en fonction de nos plus grandes craintes plutôt que des faits actuels.
5. Faites de petits pas
Faire plus d’exercice, c’est parfois le moyen le plus facile et efficace de stimuler notre bien-être mental et de renforcer notre système immunitaire. Impossible de sortir pour marcher d’un bon pas? Il existe de nombreux entraînements que vous pouvez faire chez vous. C’est encore mieux si un membre de votre famille ou un ami peut se joindre à vous en personne ou virtuellement.
6. Gardez le contact
Alors que nous pratiquons tous la distanciation sociale, ne négligeons pas l’importance du contact humain. Il serait plus judicieux de parler de « distanciation physique », un terme qui ne minimise pas l’importance des interactions avec nos amis et notre famille, lesquelles nous aident à gérer notre stress. En prenant des nouvelles par téléphone ou clavardage vidéo, vous veillez à votre bien-être et à celui de votre interlocuteur, qui avait peut-être lui aussi besoin de parler à un ami.
Plus que jamais, nous devons veiller à notre santé, y compris à notre bien-être mental. Suivez ces six conseils pour prendre conscience de votre état et veiller à votre santé mentale tandis que nous traverserons cette crise ensemble.
Ces conseils vous sont donnés à titre d’information, et ne remplacent pas le soutien d’un professionnel de la santé. Si vous avez du mal à gérer votre stress ou votre anxiété, veuillez demander l’aide d’un professionnel.
À propos de l’auteure
Chef de l’innovation et des produits de LHH, Mary-Clare Race compte plus de 15 ans d’expérience en services-conseils sur le capital humain, y compris en transition professionnelle, en développement du leadership et de la direction, en encadrement, en diversité et inclusion, et en conception organisationnelle. Conférencière chevronnée, elle a en outre publié des articles scientifiques dans d’éminentes publications, comme Frontiers in Psychology, Mental Illness at Work et People + Strategy, ainsi que dans des publications du secteur comme People Management et The Financial Times. Détentrice d’un baccalauréat en psychologie sociale, d’une maîtrise en psychologie organisationnelle et d’un doctorat en psychologie, Mme Race est membre associée de la British Psychology Society et professeure à l’Université Columbia et au University College London.