Le grand jour

Mon téléphone m’indique qu’il est 1 h 45 du matin et je suis allongé dans mon lit, complètement réveillé, prêt pour la course. J’ai beau essayer de me rendormir, un mélange d’excitation et d’appréhension me tient éveillé le reste de la nuit. Pendant que s’écoulent les quatre heures qui me séparent de celle du lever, je visualise cent fois chacune des étapes du triathlon, je fais des exercices de méditation et de relaxation.

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Alain remet à Christian ses médailles

Puis c’est enfin le moment de sortir du lit. Mon sac, préparé la veille, contient tout mon matériel, mes gels, des barres aux fruits et des bouteilles d’eau. Nul besoin de m’en assurer puisque j’ai déjà tout revérifié au moins dix fois. Il est temps d’enfiler ma combinaison, d’attraper mon sac et d’aller retrouver les autres ambassadeurs pour le déjeuner.

La salle à manger est calme, chacun est concentré sur la course à venir, mais on ressent l’effervescence et l’énergie du groupe. Malgré mon excitation, je suis préoccupé par la blessure que je me suis infligée au bas du dos trois jours auparavant. J’étais alors presque incapable de marcher. Une vieille blessure au dos avait refait surface dans la dernière phase de mon entraînement en vue de la course. Même si le médecin m’a dit que je serai probablement en mesure de faire mon triathlon, la portion course m’inquiète, surtout qu’elle va suivre presque deux heures à pédaler, penché sur mon vélo. Je dois me préparer mentalement à devoir marcher les 10 km, plutôt qu’à les courir... Quoi qu’il en soit, le grand jour est enfin arrivé.

Dès notre arrivée sur le site, je n’ai plus eu le temps de penser à mon dos. Tout s’est déroulé très vite : la mise en place de la zone de transition, une dernière collation, un petit tour aux toilettes avant d’enfiler ma combinaison isotherme et un baiser d’encouragement de ma plus grande admiratrice, ma femme Mélanie. En moins de deux, je me suis retrouvé sur la plage à attendre que notre PDG mondial, Alain Dehaze, donne le signal du départ.

Christian après l’épreuve de nage

Alors que je commençais à nager, je me demandais comment j’allais m’en tirer en pleine mer. J’avais ma réponse 37 minutes plus tard : ce fut incroyable! J’ai même pu admirer des poissons en cours de route. Tout se passait bien pour moi, j’avais du plaisir et surtout, je souriais. Je savais cependant que le plus important restait à venir : enlever ma combinaison, pédaler 43,5 km et courir 10 km.

Vint ensuite le moment de m’élancer sur le parcours de vélo à Puerto del Carmen. L’arrière-pays, les vignobles et les volcans, les rochers volcaniques et le sentier dans les champs de lave du parc national de Timanfaya forment un décor extraordinaire. Cette portion de l’épreuve fut pour moi le point culminant du triathlon. Elle a presque réussi à me faire oublier les 20 km de montée et les crampes qui s’installaient dans mon mollet droit et ma cuisse gauche. C’est là que j’ai ressenti la magie de terminer une course en équipe. Les encouragements entre ambassadeurs ont fait toute la différence. La course était maintenant commencée depuis 2 h 26 min — le parcours vélo avait pris environ 1 h 50 min — et il était temps de descendre de ma monture pour me mettre à courir!

Christian sur son vélo

Quand j’ai posé les pieds sur le sol, mon dos était si raide que j’étais incapable de courir. J’ai avalé un comprimé d’ibuprofène pendant que je retirais ma tenue de cycliste et que je me préparais à entreprendre la dernière portion de l’épreuve, la plus éprouvante pour moi : la course de 10 km. N’eût été de ma blessure, c’est là que j’aurais le mieux performé, mais ce fut l’étape la plus difficile. Le départ de la course à pied se faisait à proximité de l’espace VIP, là où tous les supporteurs de Win4Youth, dont ma femme, étaient installés pour assister à l’épreuve. Ma fierté reprenant le dessus, j’ai trouvé le moyen de courir quelques centaines de mètres, pour ensuite m’arrêter et étirer mon dos. La douleur était pénible, mais ma plus grande préoccupation restait de franchir la ligne d’arrivée en un temps acceptable. J’ai dû m’arrêter au moins deux ou trois fois pour m’étirer dans le premier 5 km et je progressais très lentement. Je m’étais imaginé survolant le parcours, dépassant les autres coureurs un grand sourire aux lèvres. C’était extrêmement frustrant de ne pas voir ma vision se concrétiser. J’avais encore de l’énergie, mais mon dos m’empêchait de courir. Et disons que je ne souriais plus vraiment.

Même si j’étais loin de courir à mon rythme habituel, j’ai réussi à augmenter ma cadence dans la deuxième moitié du parcours et même à rattraper certains des coureurs qui m’avaient dépassé. J’ai mis 1 h 8 min à parcourir les 10 km, soit 20 minutes de plus qu’à mon dernier triathlon olympique à Québec.

Christian pendant la course

Même si je n’ai pas été aussi rapide que je l’aurais voulu, j’ai pu ressentir la magie. J’ai oublié mon dos et j’ai savouré l’instant. Les six derniers mois de sacrifices et d’entraînement prenaient enfin tout leur sens en cette fin de course. Et quand j’ai aperçu la ligne d’arrivée, je me suis senti fier et heureux. Mais par-dessus tout, je souriais. J’avais réussi. Malgré toutes les difficultés, j’ai adoré mon expérience et je me sens privilégié d’avoir eu l’occasion de faire partie de cette aventure. J’y ai vécu des moments inoubliables.

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